L’opposition ontarienne demande un dépistage important dans les maisons de retraite
Écrit par Radio Centre-Ville sur 15 mai 2020
Alors que le dépistage obligatoire de la COVID-19 se conclut dans les établissements de soins de longue durée en Ontario, des voix s’élèvent pour demander cette pratique dans les maisons de retraite.
La province s’était engagée le 22 avril dernier à tester tout le personnel et les résidents des centres de soins de longue durée d’ici vendredi.
L’Association des communautés de retraite de l’Ontario affirme avoir contacté le ministère des Services aux aînés et de l’Accessibilité trois jours plus tard afin de demander que les résidents et le personnel des maisons de retraite soient inclus dans la stratégie de dépistage obligatoire de la COVID-19.
Mais aucune directive n’a été donnée par le gouvernement quant au dépistage des résidents des centres de retraite
, se désole France Gélinas, députée néo-démocrate de Nickel Belt et porte-parole de l’opposition en matière de soins de santé.
On devrait tester de façon systématique. On sait l’effet que la COVID-19 peut avoir chez les personnes âgées. C’est souvent dramatique.
Avant d’être élie à l’Assemblée législative de l’Ontario en 2007, France Gélinas a notamment oeuvrée à titre de directrice du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury.
Photo : Radio-Canada / Sophie Houle-Drapeau
Selon l’Office de réglementation des maisons de retraite, les établissements ne reçoivent aucun financement du gouvernement et les résidents paient la totalité des coûts d’hébergement. De plus, il n’existe pas de critères spécifiques afin de pouvoir vivre dans une maison de retraite.
Dans une centre de soins de longue durée, au contraire, on exige la disponibilité de soins infirmiers 24 heures sur 24. Les soins personnels et infirmiers sont couverts par la province, mais les résidents doivent payer leurs propres frais de logement.
Pour Mme Gélinas, effectuer un dépistage large dans les maisons de retraite est possible, à condition qu’il y ait une volonté politique. Elle estime que pour pallier le problème, le gouvernement de Doug Ford doit augmenter sa capacité à tester.
Nous avons eu des épidémies dans les hôpitaux. Nous avons eu des épidémies dans plusieurs régions où les gens ont besoin d’être testés. C’est vraiment la capacité de notre système de test qui est en cause
, affirme-t-elle.
Selon elle, le gouvernement pourrait presque doubler son nombre de test quotidien assez facilement
. Nous avons beaucoup d’hôpitaux qui ont des capacités de laboratoire et qui pourraient faire des tests, mais à qui nous n’avons pas réellement demandé.
« D’une importance capitale »
La directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé convient que davantage de tests doivent être effectués en Ontario.
En ce qui concerne les priorités des lieux où le dépistage doit être intensifié, il doit se faire dans les maisons de retraite, les hôpitaux, les maisons de soins de longue durée et autres lieux de soins collectifs où vivent les gens
, déclare Natalie Mehra.
Il est essentiel que le dépistage soit effectué et que les personnes soient protégées, tant le personnel que les résidents.
Dans la région de Sudbury, tous les résidents et le personnel des établissements de soins de longue durée ont été soumis à un test COVID-19, selon le bureau de santé local.
Holly Browne, gestionnaire de la santé publique de Sudbury et des districts, explique que l’organisation s’en remettra à la province pour savoir qui tester.
Nous n’avons pas encore reçu de directives du ministère de la Santé sur le processus de prélèvement dans ces établissements
, dit-elle.
Le ministère de la Santé concède qu’il n’a pas donné de directives en termes de tests de surveillance des maisons de retraite
. Toutefois, des consignes seront données après l’examen des résultats des tests effectués dans les centres de soins de longue durée, a-t-il fait savoir par courriel.