Le personnel des hôpitaux sera déployé dans les CHSLD

Une partie des effectifs des hôpitaux sera déployée dans les CHSLDCentres d’hébergement et de soins de longue durée pour venir en aide au personnel de ces établissements, qui sont, dans plusieurs cas, dépassés par les événements.

Ainsi, chaque lieu d’hébergement pour aînés sera jumelé avec un hôpital. Une première délégation de volontaires issus du CHUCentre hospitalier universitaire de Québec, par exemple, est partie lundi matin pour prêter main-forte au CHSLD de l’Éden, à Laval.

Abandonné depuis plus de deux ans, l’Hôtel-Dieu de Montréal sera également rouvert pour accueillir des malades souffrant de la COVID-19.

Lors de la conférence quotidienne du « trio gouvernemental », qui a été légèrement repoussée en raison du point de presse de la GRCGendarmerie royale du Canada sur la tuerie de Portapique, le premier ministre a demandé aux infirmières et aux préposés aux bénéficiaires des régions moins touchées par la COVID-19 de venir en renfort dans les CHSLD du Grand Montréal.

Pour l’heure, quelque 6000 travailleurs du réseau de la santé doivent être remplacés, dont 2000 dans les CHSLD publics, a-t-il ajouté.

Le Québec recense désormais 19 319 cas de COVID-19, dont 939 morts, soit 62 de plus qu’hier. Dans les établissements pour aînés du Québec, au moins 4000 personnes sont atteintes de la COVID-19, selon la santé publique.

Déjà plus de 3000 médecins en renfort

Par voie de communiqué, Québec a toutefois dévoilé en matinée les modalités du déploiement des médecins dans les milieux de vie pour aînés, précisant que 2300 spécialistes et 700 omnipraticiens avaient répondu à l’appel du premier ministre, lancé la semaine dernière, pour venir donner un coup de main.

Ces renforts s’ajouteront aux 2000 médecins de famille qui œuvrent déjà dans ce type d’établissement, a précisé le gouvernement.

Ce déploiement signifie que les activités se dérouleront au ralenti dans les hôpitaux pour les deux prochaines semaines, mais les activités de cardiologie et de cancérologie, particulièrement les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, de même que les chirurgies urgentes et semi-urgentes, se poursuivront, assure Québec.

De toute façon, la pénurie actuelle de sédatifs rendait difficile – voire impossible – la poursuite des chirurgies électives dans les hôpitaux.

Enfin, un appel sera lancé aujourd’hui aux fonctionnaires, à qui l’on demande aussi de contribuer à l’effort collectif pour aider les résidents des CHSLDCentres d’hébergement et de soins de longue durée. Ce déploiement se fera sur une base volontaire et touchera des secteurs précis, comme la gestion des ressources humaines; l’entretien ménager, l’hygiène et la salubrité; et l’entretien des bâtiments.

Le SFPQSyndicat de la fonction publique du Québec a demandé à ce que les fonctionnaires qui lèveront la main puissent eux aussi toucher les primes applicables de 8 % ou de 4 %.

Ces transferts d’effectifs s’ajouteront à l’arrivée de 125 membres des Forces canadiennes, qui ont commencé à être déployés lundi dans cinq établissements pour aînés du Grand Montréal, soit :

• le Centre d’hébergement du Manoir-de-Verdun;
• la résidence Yvon Brunet, dans le secteur de Ville-Émard;
• l’Hôpital Sainte-Anne, à Sainte-Anne-de-Bellevue;
• le CHSLDCentre d’hébergement et de soins de longue durée Valéo, à Saint-Lambert;
• et les Loggias Villa Val des Arbres, à Laval.

Réouverture des écoles repoussée

Le premier ministre Legault a également indiqué qu’il n’était finalement pas prêt pour annoncer la réouverture des écoles le 4 mai, comme il avait pu le laisser entendre.

D’ici deux semaines, le gouvernement sera plus en mesure de voir si la reprise des cours est possible, a ajouté M. Legault en substance.

Par ailleurs, le ministère de l’Éducation a confirmé lundi matin que par souci d’équité, les résultats de la session d’hiver 2020 ne seront pas comptabilisés dans le calcul de la cote R, au collégial.

C’est aussi aujourd’hui que reprennent les activités sur certains chantiers de construction du Québec. La réouverture de chantiers résidentiels marque le début d’une course contre la montre pour rattraper les retards des semaines de pause forcée, conjuguée au défi du respect des mesures sanitaires.