Joute verbale entre Jason Kenney et Yves-François Blanchet sur l’avenir pétrolier
Écrit par Radio Centre-Ville sur 8 mai 2020
Yves-François Blanchet a d’abord dit que ce serait une erreur pour le Canada de continuer d’injecter de l’argent dans les sables bitumineux, une industrie « condamnée ». Le premier ministre albertain, Jason Kenney, a immédiatement rétorqué en soutenant qu’« attaquer les Albertains » est une obsession pour le chef du Bloc québécois.
« Les Albertains sont tannés de ces attaques, de cet Alberta-bashing, que nous voyons chez M. Blanchet », a affirmé Jason Kenney dans une rare allocution en français pendant les débats à l’Assemblée législative de l’Alberta, jeudi.
« Il dit que les Albertains envoient des insultes envers le Québec. Au contraire, nous envoyons des dizaines de millions de dollars en péréquation et, dernièrement, nous avons envoyé des millions de masques, de gants et de ventilateurs. »
M. Kenney réagissait aux propos tenus la veille par le chef du Bloc, qui avait affirmé que « le pétrole ne reviendra pas » et que « ce serait une erreur » pour Ottawa de continuer à investir dans cette industrie.
Yves-François Blanchet avait fait ces commentaires dans le sillage de propos semblables, sinon encore plus durs, tenus par la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, mais c’est sur lui que s’est déversée la colère de Jason Kenney.
« Le chef du Bloc québécois semble obsédé par l’envie d’attaquer les Albertains pour leur richesse, qu’ils partagent pourtant de leur plein gré », a-t-il clamé en anglais au cours de la période des questions à l’Assemblée législative.
Il a dit qu’il était du devoir de son gouvernement de défendre la province contre les attaques qui proviennent de « gens qui, pour le dire franchement, n’ont aucune gratitude pour la contribution des travailleurs albertains de l’énergie à la prospérité de tout le pays », avant de poursuivre son monologue en français.
Il a profité de la mise à jour quotidienne de la province sur la COVID-19, un peu plus tard pour enfoncer le clou.
Les Québécois consomment 60 000 barils de pétrole par jour […]. Sans le soi-disant “pétrole sale” que M. Blanchet insulte quotidiennement, le Québec ne pourrait pas fonctionner.
Dans la soirée de mercredi, Yves-François Blanchet a précisé à l’émission Power & Politics de CBC qu’il ne parlait pas nécessairement de toute l’industrie pétrolière, mais plutôt des sables bitumineux. Il a également dit qu’il comprenait l’importance de protéger les travailleurs du secteur.
Questionné à ce sujet, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est dit en désaccord avec les positions exprimées par Mme May et M. Blanchet. Il a répété que le Canada avait besoin de l’industrie énergétique comme « partenaire » pour atteindre ses cibles climatiques.