Éducation : le gouvernement Ford recule sur la taille des classes et les cours en ligne
Écrit par Radio Centre-Ville sur 3 mars 2020
Le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, reste cependant ferme en ce qui concerne les salaires des enseignants.
M. Lecce a réalisé mardi après-midi toute une série d’annonces qui vont dans le sens de ce que réclament les quatre grands syndicats enseignants, alors que les négociations entre ces derniers et le gouvernement ontarien étaient au point mort depuis plusieurs jours.
Dans une conférence de presse tenue à l’Assemblée législative à Toronto, le ministre de l’Éducation a détaillé les mesures qu’il compte proposer aux syndicats lors des prochaines négociations :
- Augmenter la taille des classes des élèves du secondaire à 23 élèves pour l’année scolaire 2020-2021. C’est un élève de plus par classe par rapport à l’année en cours;
- Les parents pourront choisir si leur enfant suivra ou non des cours en ligne. Ces cours en ligne ne seraient donc pas requis pour obtenir un diplôme.
Les parents, et non pas les syndicats, savent ce qui est le mieux pour pour leurs enfants
, a développé le ministre.
Cependant, aucune concession ne sera faite en ce qui concerne les salaires et les avantages sociaux des enseignants.
Le syndicat enseignant franco-ontarien peu convaincu
Le président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens s’est dit estomaqué par la communication du ministre de l’Éducation.
Pour lui, l’AEFO avait déjà apporté des solutions qui ressemblent étrangement à ceci
. Aucune nouvelle journée de négociation n’est prévue entre le syndicat et le gouvernement, et la grève prévue le 5 mars est maintenue, a précisé M. Sabourin à Radio-Canada.
Peu avant la sortie de M. Lecce, l’Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) a communiqué avoir accepté le salaire ainsi que les avantages sociaux proposés par le gouvernement à la table des négociations la semaine passée, mais qu’aucun accord n’avait encore été trouvé pour mettre fin aux actions du syndicat.
Négociations infructueuses depuis plusieurs mois
Les conventions collectives des enseignants sont échues depuis le 31 août.
Plusieurs dizaines de journées de négociations entre les syndicats et le gouvernement se sont révélées infructueuses depuis lors.
Au cours des trois derniers mois, les syndiqués ont employé différents moyens de pression allant de la grève du zèle aux grèves tournantes.
Certains syndicats, dont l’AEFO
, prévoient une nouvelle grève d’un jour le 5 mars. Le ministre Lecce les exhorte à renoncer à cette journée de grève et à retourner à la table de négociations.Le point culminant de l’action des professionnels de l’éducation est survenu le 21 février, lorsque les quatre grands syndicats enseignants, francophones comme anglophones étaient en grève générale.
Pas moins de 200 000 syndiqués ont alors débrayé. Plus de 2 millions d’élèves de 5000 écoles de la province n’ont pas eu cours ce jour-là.
Salaires et taille des classes
Les salaires et la taille des classes figurent parmi les principaux points en litige.
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Le gouvernement Ford a adopté une loi limitant les augmentations de salaire dans le secteur public à 1 % par année et prétend que la province ne peut pas en donner plus aux enseignants, qui en réclament le double.
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Les enseignants s’opposent également à toute augmentation de la taille des classes, alors que la province proposait d’accroître le nombre d’élèves de 22,5 à 25 en moyenne de la 9e à la 12e année du secondaire.
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Les enseignants du secondaire rejettent aussi le plan du gouvernement de forcer les élèves à suivre deux cours en ligne au cours de leur formation.
La province a offert aux parents une indemnité de 25 $ à 60 $ pour chaque jour de grève qui force la fermeture de l’école ou de la garderie scolaire de leur enfant.