Des propriétaires d’une résidence injustement plongée dans la tourmente
Écrit par Radio Centre-Ville sur 2 mai 2020
C’est l’histoire, comme malheureusement bien d’autres, d’une résidence pour aînés foudroyée par la COVID-19 mais qui, en plus, s’est retrouvée au cœur d’une tempête politique vendredi. Une « erreur de communication » entre le député de Québec solidaire Sol Zanetti et le cabinet de la ministre de la Santé et des Services sociaux en est à l’origine.
En séance parlementaire virtuelle, M. Zanetti a déclaré que des personnes décédées sont laissées là heures parfois dans des chambres multiples avec d’autres personnes vivantes”,”text”:”24heures parfois dans des chambres multiples avec d’autres personnes vivantes”}}” lang=”fr”>24 heures parfois dans des chambres multiples avec d’autres personnes vivantes
. Il a par la suite décrit ce qui peut survenir aux corps dans telles circonstances à température pièce
.
Lorsque questionné par les journalistes, le député a refusé de révéler le nom de la résidence où cette tragédie se serait produite par respect pour les familles. Si j’avais des proches, je ne voudrais pas l’apprendre au Téléjournal
, a-t-il précisé.
La ministre Danielle McCann, dont la situation venait de lui être communiquée
dans l’après-midi, s’est plutôt contentée de répondre que le Centre de services de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval donne du support à cet établissement
.
Nous avons plus tard obtenu le nom de la résidence visée par Sol Zanetti, où le manque de matériel de protection (masques N-95, lingettes désinfectantes, jaquettes, piqués) serait aussi problématique. Pour fins de vérification, nous avons donc contacté ses propriétaires.
Là où les gens ne mourraient pas
décès”,”text”:”Oui, il y a eu des décès et, vous vouliez savoir combien, on est rendus à 1, 2, 3… à peu près à 8décès”}}” lang=”fr”>Oui, il y a eu des décès et, vous vouliez savoir combien, on est rendus à 1, 2, 3… à peu près à 8 décès
, nous a révélé sa copropriétaire. Isabelle Parisien et son conjoint Mario Beaufort ont accepté candidement de répondre aux questions de Radio-Canada, quoique bouleversés par la raison de notre appel.
Est-ce qu’il y a des résidents qui ont été laissés morts pendant 24 heures dans une chambre multiple? Non
, nous a répondu M. Beaufort, car il y a dans cette résidence que des chambres simples. Il a toutefois reconnu qu’un résident décédé est demeuré sur son lit pendant 12-13 heures
. : regardez, j’ai 25personnes à ramasser présentement et on va passer dès qu’on peut.”,”text”:”Quand on a rappelé [à la morgue] pour dire que ça commençait à être long, il nous a répondu: regardez, j’ai 25personnes à ramasser présentement et on va passer dès qu’on peut.”}}” lang=”fr”>Quand on a rappelé [à la morgue] pour dire que ça commençait à être long, il nous a répondu : regardez, j’ai 25 personnes à ramasser présentement et on va passer dès qu’on peut.
Avant la semaine dernière, la résidence Sainte-Rose de Laval était épargnée par le coronavirus jusqu’à ce qu’il s’infiltre sans crier gare. Aux morts s’ajoutent maintenant 19 cas confirmés parmi les 90 résidents.
C’est une résidence en légère perte d’autonomie et là, oui, ils deviennent plus lourds parce qu’ils sont malades à cause de la COVID-19. […] C’est plus de décès que dans les neuf dernières années, soit depuis qu’on a la résidence. Le monde ne meurt pas ici. Je suis le tampon entre la résidence et le CHSLD.
Le CISSS de Laval, qui confirme y assurer une vigie
, a dû intervenir dans les derniers jours pour apporter à la résidence du renfort de personnel, car le personnel disparaît
aux dires des copropriétaires. Ils travaillent d’arrache-pied pour combler la moitié de leurs travailleurs absents parce que malades. h le matin à 10h le soir pour s’assurer que le monde a tout ce qu’il faut.”,”text”:”Présentement, mon épouse et moi, on travaille de 5h le matin à 10h le soir pour s’assurer que le monde a tout ce qu’il faut.”}}” lang=”fr”>Présentement, mon épouse et moi, on travaille de 5 h le matin à 10 h le soir pour s’assurer que le monde a tout ce qu’il faut.
Quant au matériel de protection, M. Beaufort assure qu’il est disponible : Les équipements, je les ai depuis le début de la COVID. On fait des commandes et les commandes rentrent le lendemain
.
Erreur sur la résidence
La dénonciation du député solidaire prête donc à confusion selon la version des faits des propriétaires.
En soirée vendredi, Sol Zanetti faisait parvenir une déclaration aux médias : Je veux préciser que cette situation ne s’est pas produite à la résidence dont j’ai transmis le nom à la ministre, mais à une autre résidence. Je prends sur moi la responsabilité si ma façon de raconter le témoignage a pu entraîner de la confusion. Les situations que j’ai décrites en commissions se sont produites dans deux résidences et m’ont été rapportées par la même personne.
Le nom de la véritable résidence où aurait eu lieu ladite histoire d’horreur a finalement été transmis à la ministre : le CHSLD privé Val des Arbres. Pour l’instant, le mystère comme les préoccupations de M. Zanetti demeurent.
Une porte-parole du CISSS de Laval a répondu par courriel tard en soirée : Je suis désolée, mais nous ne pouvons pas confirmer cette information en ce moment.
Puis, dans un second courriel : militaires des Forces armées, spécialisés en soins médicaux, est venue appuyer les équipes du CISSS et de Val des Arbres. Ce qui a grandement aidé le personnel en place”,”text”:”Depuis deux semaines, une équipe de 15militaires des Forces armées, spécialisés en soins médicaux, est venue appuyer les équipes du CISSS et de Val des Arbres. Ce qui a grandement aidé le personnel en place”}}” lang=”fr”>Depuis deux semaines, une équipe de 15 militaires des Forces armées, spécialisés en soins médicaux, est venue appuyer les équipes du CISSS et de Val des Arbres. Ce qui a grandement aidé le personnel en place
.
Des vérifications seront néanmoins réalisées auprès de la Résidence Sainte-Rose sur la disponibilité des équipements pour le personnel, indique-t-on au cabinet de Danielle McCann.
Mathieu Dion est correspondant parlementaire à Québec