Coronavirus : Ottawa promet du soutien aux personnes en quarantaine
Écrit par Radio Centre-Ville sur 6 mars 2020
Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a déclaré vendredi que son gouvernement doit annoncer sous peu des mesures de soutien destinées aux Canadiens qui se retrouveront en quarantaine en raison de l’épidémie de COVID-19.
Bill Morneau n’a cependant pas donné davantage de détails sur les montants ou la façon dont cette aide sera prodiguée aux personnes qui ne pourront travailler pendant les jours où elles devront être maintenues en isolation pour prévenir la propagation du virus dans leur entourage.
En ce qui a trait à l’impact de l’épidémie sur les finances du pays, le ministre a expliqué lors d’un discours devant le Canadian Club de Toronto que le gouvernement augmentera sa provision d’ajustement en fonction des risques que représente l’épidémie au cours de son prochain budget, qui doit être déposé au cours des prochaines semaines.
Il est clair que l’épidémie de COVID-19 va avoir un impact sur l’économie réelle et les marchés.
Cette mesure, explique-t-il, vise à s’assurer que le gouvernement est prêt à répondre à l’impact économique d’une épidémie de coronavirus au pays. Pour ce faire, Ottawa entend surveiller l’évolution des entreprises et des travailleurs du pays et leur fournir au besoin des outils afin de réagir rapidement aux impacts négatifs de l’épidémie.
Il est important de garder à l’esprit que ce que cela signifiera pour l’économie canadienne dépend en fin de compte de la profondeur et de la propagation géographique du virus. Et ces choses ne peuvent être connues, tant qu’elles ne le sont pas
, a précisé Bill Morneau.
L’épidémie qui frappe désormais 91 pays et territoires, selon l’AFP, affecte déjà les marchés boursiers, le prix des produits de base, des voyages ainsi que les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Cette promesse d’aide aux Canadiens qui seront privés de revenus pendant une mise en quarantaine survient deux jours après que la Banque du Canada ait abaissé son taux directeur de 0,5 point de pourcentage pour tenter de soutenir la croissance de l’économie canadienne dans ce contexte particulier.
Le virus du COVID-19 qui a déjà infecté plus de 100 000 personnes dans le monde, dont une cinquantaine au Canada, a fait plus de 3400 morts jusqu’à maintenant. On ne compte plus les annulations et les reports d’événements, de festivités, de congrès et de spectacles dans le monde.
Aux États-Unis, le gouvernement américain a débloqué jeudi une aide de 8,3 milliards de dollars pour répondre à la crise du coronavirus.
Rappelons qu’Ottawa investira près de 27 millions de dollars sur deux ans dans 19 universités du pays pour accélérer les recherches et le développement de médicaments ou d’un vaccin contre le COVID-19.
La perte de confiance plombe les marchés boursiers
Les marchés ont essuyé la semaine dernière leur pire recul depuis la crise financière de 2008.
Photo : Getty Images / Spencer Platt
Ce dur réveil des économies nord-américaines survient après des chutes historiques des marchés boursiers la semaine dernière plombés par l’incertitude des investisseurs face à la propagation rapide du coronavirus dans le monde.
En dépit des mesures prises par les banques centrales américaine et canadienne pour soutenir la croissance, les marchés sont demeurés très volatils cette semaine.
À l’ouverture des places boursières d’Europe et d’Amérique vendredi, les grands indices étaient tous à la baisse.
Aux États-Unis, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 affichaient tous des reculs de plus de 2 %.
À Toronto, l’indice composé S&P/TSX avait lui aussi perdu plus de 2 %.
Les principales places boursières européennes sont aussi en forte baisse.
Les marchés asiatiques avaient précédemment terminé la journée dans le rouge. L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a par exemple cédé 2,72 % pour toucher un plus bas de six mois.
Les bourses de Hong Kong, de l’Australie et de la Corée du Sud ont toutes reculé de plus de 2 %. La Bourse de Shanghai a fait un peu mieux, en ne perdant que 0,9 %.
Affectés par la diminution de la demande due à la réduction des transports dans le monde, les prix du pétrole étaient quant à eux en baisse de plus de 8 % en mi-journée.
À Washington, le président Donald Trump s’est dit convaincu que les marchés allaient rebondir
et a appelé la Réserve fédérale américaine à abaisser encore son taux directeur pour stimuler l’économie.