Brian Pallister explique ses compressions dans la fonction publique

Écrit par sur 17 mai 2020

Un lourd fardeau de dette, une augmentation potentielle des taux d’intérêt et un possible déclassement de cote de crédit de la province : ce sont les trois facteurs qui semblent motiver le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, à maîtriser les coûts et à imposer des heures réduites ou des mises à pied temporaires à la fonction publique pendant la pandémie de COVID-19.

Le chef progressiste-conservateur a rejeté les demandes des syndicats, des parties de l’opposition, des experts et de certains économistes de maintenir les emplois dans le secteur public afin d’éviter une récession encore plus profonde.

Les protestations se sont accentuées et multipliées pour inclure une manifestation hebdomadaire, où les manifestants font le tour du palais législatif en voiture, klaxonnant leur mécontentement tout en pratiquant la distanciation physique.

Des manifestations devant le palais législatif, où les gens demandent que le gouvernement manitobain maintienne des emplois du secteur public, sont devenues récurrentes.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

Dans un entretien accordé à La Presse canadienne, M. Pallister a expliqué ses raisons pour réduire les coûts salariaux afin de soutenir l’économie à un moment où les coûts des soins de santé et les dépenses globales devraient augmenter de façon spectaculaire.

: “puisque la dette se chiffrerait déjà à 4milliards alors pourquoi ne pas dépenser jusqu’à 5milliards de dollars”, c’est non seulement illogique, mais aussi injuste”,”text”:”La dette provinciale va augmenter considérablement et je pense que tous les Manitobains comprennent cela. Mais de suggérer que: “puisque la dette se chiffrerait déjà à 4milliards alors pourquoi ne pas dépenser jusqu’à 5milliards de dollars”, c’est non seulement illogique, mais aussi injuste”}}” lang=”fr”>La dette provinciale va augmenter considérablement et je pense que tous les Manitobains comprennent cela. Mais de suggérer que : “puisque la dette se chiffrerait déjà à 4 milliards alors pourquoi ne pas dépenser jusqu’à 5 milliards de dollars”, c’est non seulement illogique, mais aussi injuste, mentionne M. Pallister.

prochaines années.”,”text”:”C’est injuste parce qu’il va falloir qu’on la rembourse cette dette-là, plus les intérêts. Les taux d’intérêt sont peut-être faibles en ce moment, mais je ne suis pas convaincu qu’ils le resteront pendant les 50prochaines années.”}}” lang=”fr”>C’est injuste parce qu’il va falloir qu’on la rembourse cette dette-là, plus les intérêts. Les taux d’intérêt sont peut-être faibles en ce moment, mais je ne suis pas convaincu qu’ils le resteront pendant les 50 prochaines années.

Comme toutes les provinces, le Manitoba est durement touché par une hausse du coût des soins de santé ainsi qu’une chute des recettes fiscales en raison des effets économiques de la pandémie.

Des chiffres contradictoires

L’ampleur du déficit dépendra dans une grande mesure de la gravité et de la durée de la pandémie. Le gouvernement provincial prévoit un déficit de 5 milliards de dollars, alors que la Banque Royale du Canada l’estime plutôt à 1,5 milliard de dollars.

Afin de dégager de l’argent pour les soins de santé et contrôler le déficit, en avril, le gouvernement Pallister a ordonné aux divisions scolaires, aux sociétés d’État et à d’autres organismes d’établir des plans de réduction temporaire de 10 à 30 % de leur effectif entre le début de mai et la fin d’août.

Le premier ministre a déjà affirmé que bien des travailleurs n’ont rien à faire pendant la pandémie, comme ceux qui travaillent aux deux casinos de la province qui ont été fermés en vertu d’ordonnances de santé publique.

Les syndicats du secteur public disent toutefois que les charges de travail sont restées inchangées dans d’autres domaines, comme dans les universités et à Hydro-Manitoba, la principale société de services énergétiques de la province.

Wab Kinew, le chef du Nouveau Parti démocratique du Manitoba

Photo : Radio-Canada / Daniel Gagné

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), l’opposition officielle au Manitoba, souligne que des coupes dans les emplois du secteur public ne feront que s’ajouter aux pertes du secteur privé et accentueront davantage la détérioration de l’économie provinciale.

Selon Statistique Canada, 64 000 Manitobains ont perdu leur emploi en avril.

Les gouvernements doivent faire en sorte que les gens gardent leurs emplois pendant une récession. Sinon, on risque de transformer la récession en dépression, signale le chef du NPD, Wab Kinew, lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée législative mercredi.

Des cotes à la baisse

M. Pallister ajoute qu’une autre raison pour sa politique budgétaire rigoureuse est la possibilité d’un déclassement de la note de crédit de la province, ce qui augmenterait les coûts d’emprunt.

Nous [les gouvernements provinciaux] sommes tous préoccupés, évidemment, par l’évolution des ratios d’endettement sur capitaux propres résultant de cette pandémie, avoue le premier ministre.

Pedro Antunes, l’économiste en chef du Conference Board du Canada, dit qu’une baisse des emplois publics ajouterait au ralentissement économique, mais que les gouvernements provinciaux enregistraient déjà des déficits avant le début de la crise de COVID-19, ce qui pourrait limiter leur capacité de dépenser à l’heure actuelle.

M. Antunes précise également que les conséquences véritables de la pandémie sont difficiles à prédire à ce stade-ci.

Selon lui, il existe un risque d’abaissement de la cote de crédit des gouvernements provinciaux ainsi que de taux d’intérêt plus élevés pour tout le monde au cours des deux prochaines années, au fur et à mesure que les choses reviennent à la normale.


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