De l’enseignement en ligne et des parents débordés
Écrit par Radio Centre-Ville sur 21 mai 2020
Au moment où l’enseignement à distance se met en place pour les élèves du primaire et du secondaire dans le réseau public, des parents font face à un véritable casse-tête en raison du nombre de cours en ligne de leur enfant.
Pour plusieurs parents, la matière envoyée aux élèves et les horaires de cours sont tels qu’ils n’arrivent pas à voir comment leurs enfants pourront faire tout ce qui est proposé par les enseignants. Pas de doutes, pour plusieurs, les vacances sont terminées.
Avec les horaires qu’on a reçus, ça devrait les occuper tous les jours.
Geneviève Guérin anticipe les prochaines semaines. Avec trois enfants à la maison, une jeune fille au niveau primaire et deux autres enfants au secondaire, elle se demande comment son conjoint et elles pourront les aider et les superviser à faire autant d’heures d’enseignement en ligne.
Mon conjoint et moi, on travaille de la maison, explique-t-elle. Moi, je travaille à temps plein. Je n’ai pas le temps de m’asseoir avec eux. Et souvent, moi-même, je suis en rencontre Zoom, alors ce sera difficile de jongler avec tout ça.
D’autres parents ont les mêmes préoccupations alors que les enseignants envoient des directives et des travaux à leurs élèves. Plusieurs parents se demandent comment concilier leur travail et les études de leurs enfants.
Mme Guérin soutient qu’elle n’a pas le choix de superviser ses enfants lorsqu’ils suivent des cours en ligne. Selon elle, il n’est pas évident pour des enfants, qu’ils soient au primaire ou au secondaire, de suivre seuls des cours à distance.
Il faut que je sois un peu là pour leur donner le coup de départ
, dit-elle, ajoutant que c’est difficile de s’asseoir devant l’ordinateur en Zoom et de rester attentif.
Elle affirme que la disponibilité de l’équipement pourrait devenir un enjeu si ses enfants ont de l’enseignement en ligne en même temps.
Carl-Antoine Labrecque, qui est en cinquième secondaire, affirme être débordé de travaux scolaires depuis que le ministre Roberge a signifié la fin de la récréation. Il y a beaucoup de professeurs qui envoient des travaux. Je peux en recevoir jusqu’à huit par semaine
, dit-il.
La disponibilité du matériel informatique
Dans certaines familles, le manque d’ordinateurs donne des maux de tête aux parents.
Par exemple, des parents comptant plusieurs enfants et qui travaillent de la maison se demandent comment ils parviendront à accommoder tous les membres de la famille alors que la charge de travail envoyée par les enseignants est importante et que des horaires de cours pourraient se chevaucher.
Dans la famille de Carla Fauveau, qui possède un seul ordinateur, les enfants ont accès à l’équipement à tour de rôle. Cela représente un problème pour Carla, qui termine sa première année au cégep.
On a juste un ordinateur et moi, j’ai besoin d’un ordinateur pour travailler et ma sœur aussi
, explique la jeune femme qui, pour le moment, partage également le temps d’utilisation de l’appareil.
Elle projette acheter un ordinateur avec l’argent qu’elle accumulera en travaillant dans une quincaillerie. Des parents pourraient devoir faire la même chose.
Pour certaines familles, l’accès à du matériel informatique pourrait devenir un enjeu si l’enseignement à distance se poursuit au-delà du printemps et que les parents ne parviennent pas à obtenir de l’équipement de leur école ou de leur commission scolaire.
Les élèves qui vivent dans des familles immigrantes pourraient être touchés, selon David Phaneuf, de l’organisme Diapason Jeunesse. Par exemple, illustre-t-il, on parle de familles nombreuses dans une maison où l’accès à un équipement électronique est difficilement atteignable.
Le gouvernement du Québec a promis de remettre 15 000 tablettes électroniques aux élèves.