Reprise des chirurgies non urgentes : de l’espoir, mais d’énormes retards à rattraper
Écrit par Radio Centre-Ville sur 20 mai 2020
La reprise des chirurgies annoncée constitue une lueur d’espoir pour des dizaines de milliers de Québécois qui ont vu leurs chirurgies reportées en raison de la pandémie. Ils devront toutefois s’armer de patience.
Après avoir annoncé la veille la reprise progressive des chirurgies non urgentes dans les hôpitaux du Québec, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a bon espoir de voir la cadence augmenter au fil des semaines.
Lors de la conférence de presse quotidienne, mardi, Mme McCann a évoqué plus de personnel disponible, par exemple, mais aussi des ententes avec des cliniques privées, des centres médico-spécialisés, allonger des heures de travail, la fin de semaine, le soir
.
La ministre a aussi mentionné la possibilité que des patients soient transférés entre régions pour réduire les listes d’attente.
Le calendrier de la reprise devrait être annoncé sous peu.
Le défi est de taille.
Le gouvernement du Québec estime que 68 000 chirurgies ont été reportées depuis le début de la crise. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ
) évalue que le nombre de reports atteint plutôt 81 000.Les spécialistes établiront des priorités, mais il faudra mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu.
Tous les patients qui sont opérés ici passent par un comité collégial de docteurs pour s’assurer que les bons patients sont opérés au bon moment, qu’il n’y a pas de préjudice
, explique le chirurgien-oncologue, Jean-François Ouellet, du CHU de Québec-Université Laval.
semaines de retard, ce n’est pas banal”,”text”:”Il va falloir considérer que le ralentissement estival devra être moins long ou à peu près inexistant […] pour pouvoir rattraper le retard parce que 10semaines de retard, ce n’est pas banal”}}” lang=”fr”>Il va falloir considérer que le ralentissement estival devra être moins long ou à peu près inexistant […] pour pouvoir rattraper le retard parce que 10 semaines de retard, ce n’est pas banal
, souligne le président de l’Association des chirurgiens cardiovasculaires et thoraciques du Québec, le Dr Louis Perrault.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Pour de nombreux patients, il est minuit moins une, met en garde la Coalition priorité cancer au Québec.
% des chirurgies considérées semi-urgentes en oncologie ont été reportées parce qu’on considérait [que ces patients] pouvaient attendre de quatre à six semaines”,”text”:”Quelque 60% des chirurgies considérées semi-urgentes en oncologie ont été reportées parce qu’on considérait [que ces patients] pouvaient attendre de quatre à six semaines”}}” lang=”fr”>Quelque 60 % des chirurgies considérées semi-urgentes en oncologie ont été reportées parce qu’on considérait [que ces patients] pouvaient attendre de quatre à six semaines
, indique la directrice générale de l’organisme, Eva Villalba.
Il faut tout faire pour que ces gens-là ne tombent pas entre deux chaises, [que] les gens qui pouvaient attendre un peu n’attendent pas trop longtemps et [que] des cancers qui étaient opérables ou [curables] deviennent palliatifs et que ça soit trop tard
, insiste-t-elle.
Ces personnes-là ne peuvent pas attendre deux ou quatre mois. Là, on met leur santé, leur vie en péril
, avertit-elle.
Selon elle, deux patients atteints de cancer sur trois ont vu leur angoisse augmenter significativement
en raison des délais parce qu’ils sentent que leur santé est à risque
.
Mme Villalba souhaite en outre la reprise des programmes de dépistage. Les tests de dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal, par exemple, ont été interrompus dans la foulée de la COVID-19.
Le temps, c’est le nerf de la guerre avec le cancer. Plus tôt on [dépiste] le cancer, meilleur sera le pronostic de santé.
Les cliniciens nous disent qu’ils sont extrêmement inquiets parce qu’ils craignent une avalanche de cas de cancer quand les choses vont retourner à la normale
, ajoute-t-elle.
Avec les informations de Valérie-Micaela Bain