OMS : Justin Trudeau évite de commenter la décision des États-Unis

Écrit par sur 15 avril 2020

Contrairement à bon nombre de chefs d’État, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a évité de commenter la décision de l’administration américaine de suspendre sa contribution à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu’il cessait le versement de la cotisation des États-Unis à l’OMS en raison de sa « mauvaise gestion » de la pandémie de COVID-19. Il accuse l’OMS de « dissimulation de la propagation du coronavirus », parti de Chine fin 2019, et d’alignement excessif sur les positions chinoises.

S’exprimant devant sa résidence à Rideau Cottage, mercredi, Justin Trudeau a évité le sujet.

Ma priorité, la priorité du gouvernement maintenant, c’est de faire tout ce qu’on peut pour protéger les Canadiens, pour assurer la santé et la sécurité des gens à travers le pays et ça implique de travailler avec les experts ici, au Canada, et à travers le monde, a-t-il dit.

M. Trudeau a cependant précisé qu’il n’avait pas eu de demande directe ou indirecte de la part du président américain de suivre la voie des États-Unis.

La contribution du Canada à l’OMS se chiffre dans les dizaines de millions de dollars, selon le premier ministre.

Par ailleurs, Justin Trudeau a annoncé que les leaders du G7 tiendront une rencontre par téléconférence, jeudi, pour coordonner leurs approches afin de lutter contre la COVID-19.

Andrew Scheer attaque l’OMS

Un peu plus tôt, le chef conservateur Andrew Scheer s’est dit inquiet de l’influence de la Chine sur l’OMS et a réitéré sa demande que l’organisation onusienne vienne témoigner devant un comité fédéral.

Andrew Scheer accuse Pékin d’avoir manqué de transparence et d’avoir voulu dissimuler des preuves de l’ampleur du virus à ses débuts.

Il a pointé du doigt le Dr Bruce Aylward, un Canadien haut placé au sein de l’OMS qui aurait adopté, selon lui, un « style orwellien » en refusant de répondre à une question sur la situation de Taïwan il y a quelques jours.

Taïwan a été exclu de l’OMS, présumément après un lobbying soutenu de la part de Pékin, qui considère que ce petit État fait partie de son territoire.

Selon M. Scheer, cette scène semblait tout droit sortie du roman 1984 de George Orwell, qui décrit un régime policier et totalitaire.

Le chef conservateur estime qu’une comparution d’un représentant de l’OMS devant un comité de la Chambre des communes serait une « première étap e» vers la voie de la transparence.

De multiples condamnations

Face à cette décision américaine, les condamnations se sont multipliées mercredi sur la scène internationale.

Nous regrettons la décision du président des États-Unis d’ordonner l’arrêt du financement de l’Organisation mondiale de la santé, a déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que ce « n’est pas le moment de réduire le financement » des organisations combattant la pandémie.

De l’Union européenne à la Chine en passant par la France et l’Union africaine, de nombreux pays et organisations ont également fustigé cette initiative de Washington, premier bailleur de l’OMS avec plus de 400 millions de dollars par an.

Nous devons travailler en étroite collaboration contre la COVID-19. Un des meilleurs investissements est de renforcer les Nations unies, en particulier l’OMS, a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

La Russie a dénoncé « l’approche très égoïste » des États-Unis et l’Iran a vu dans cette décision la preuve que Washington « tue des gens ».


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