Un choc très brutal attend le Canada, prévient le directeur parlementaire du budget
Écrit par Radio Centre-Ville sur 27 mars 2020
La croissance du PIB au Canada pourrait plonger en territoire négatif cette année et atteindre – 5,1 %. Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, offre une première analyse sur les perspectives économiques et financières qui attendent le Canada face à la pandémie.
Il s’agira de la croissance la plus faible jamais enregistrée depuis 1962
, indique un rapport du bureau du Directeur parlementaire du budget (DPB).
L’analyse publiée ce matin s’attend à ce que le PIB réel diminue de 25 % au deuxième trimestre. La croissance annuelle du PIB subirait ainsi une chute de 6,5 points de pourcentage par rapport aux projections du DBP de novembre 2019.
Yves Giroux, insiste pour préciser que ce scénario ne constitue pas une prévision et ne montre qu’une des issues possibles.
Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Le DPB part du principe que les mesures de distanciation sociale et de confinement resteront en vigueur jusqu’en août et que l’OPEP ne limite pas la production de pétrole. L’analyse se limite à un horizon à court terme.
Pour l’instant, c’est un scénario plausible avec les données que nous avons, ça nous semble un scénario qui n’est pas déraisonnable
, a déclaré en entrevue Yves Giroux, après la publication de l’analyse.
La contraction économique est telle que le document estime que le taux de chômage devrait augmenter à 15 % au troisième trimestre.
C’est temporaire. Une fois que la pandémie va être derrière nous, on ne prévoit pas que ce sera un rebond faramineux, mais l’activité économique va reprendre progressivement au fur et à mesure que les mesures de confinement sont relâchées.
Un piéton marche devant un restaurant de la chaîne McDonald’s fermé en raison de la pandémie.
Photo : The Canadian Press / DARRYL DYCK
Déficit de plus de 112 milliards
Selon le scénario économique présenté, l’analyse prévoit que le déficit budgétaire atteindra 26,7 milliards de dollars pour 2019-2020. Mais l’an prochain, il passera à 112,7 milliards de dollars, ce qui équivaudrait à 5,2 % du PIB.
% du PIB, c’était en 1993-1994. En 2019-2020, le déficit sera supérieur de 5,5milliards de dollars à la projection présentée en novembre 2019, et en 2020‑2021, il sera supérieur de 89,5milliards de dollars”,”text”:”La dernière fois qu’il a atteint près de 5,2% du PIB, c’était en 1993-1994. En 2019-2020, le déficit sera supérieur de 5,5milliards de dollars à la projection présentée en novembre 2019, et en 2020‑2021, il sera supérieur de 89,5milliards de dollars”}}” lang=”fr”>La dernière fois qu’il a atteint près de 5,2 % du PIB, c’était en 1993-1994. En 2019-2020, le déficit sera supérieur de 5,5 milliards de dollars à la projection présentée en novembre 2019, et en 2020‑2021, il sera supérieur de 89,5 milliards de dollars
, souligne le rapport du DPB.
Il faut savoir que ce scénario financier ne tient compte que des mesures fédérales de soutien direct de 28,5 milliards de dollars annoncées jusqu’au 18 mars. Les annonces additionnelles de cette semaine ne sont pas comprises dans cette analyse.
Le directeur parlementaire du budget considère que même après les mesures du plan de sauvetage fédéral, d’autres pourraient fort bien s’avérer nécessaires pour permettre un redémarrage de l’économie.
Étant donné que les taux offerts sur le marché du crédit sont historiquement bas et compte tenu de l’expérience du passé, tout laisse croire que le gouvernement pourrait contracter d’autres emprunts importants s’il le fallait.