Ottawa assure tout faire pour augmenter le nombre de tests de dépistage
Écrit par Radio Centre-Ville sur 19 mars 2020
Le gouvernement fédéral fait le nécessaire pour augmenter la quantité de tests menés pour dépister la COVID-19 ainsi que pour avoir en sa possession les équipements médicaux nécessaires pour lutter contre la pandémie, a assuré mercredi la ministre de la Santé, Patty Hajdu.
Parmi les mesures accomplies, la ministre a énuméré en point de presse l’achat de kits de test supplémentaires, de ventilateurs et d’équipements de protection individuelle, comme des masques et des combinaisons. L’approbation de nouvelles méthodes de test à la COVID-19 fait également partie des plans du gouvernement, a-t-elle ajouté.
Nous travaillons 24 heures sur 24 avec les provinces et les territoires pour nous assurer que chacun dispose de ce dont il a besoin pour détecter et interrompre la chaîne de transmission du virus
, a déclaré la ministre.
Elle a ajouté que le gouvernement avait approuvé mercredi deux nouveaux tests de diagnostic qui devraient permettre aux provinces de dépister les nouveaux cas plus rapidement et à plus grande échelle.
L’OMS veut un nombre de tests accru
Cette intervention de la ministre a eu lieu après que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé les pays à améliorer leur capacité à organiser des tests de dépistage.
Vous ne pouvez pas combattre un incendie avec les yeux bandés. Et nous ne pouvons pas arrêter cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté
, a déclaré le directeur de l’OMS , lundi en conférence de presse.
Nous avons un message simple pour tous les pays : testez, testez, testez. Testez chaque cas suspect.
L’administratrice en chef de la santé publique fédérale, Teresa Tam, a pour sa part soutenu que les autorités ont déjà testé à ce jour plus de 50 000 Canadiens et que le gouvernement dispose de plus de 800 000 tampons prêts à être utilisés dans des kits de dépistage.
Mme Tam a néanmoins admis que le système de santé du pays devait se préparer à une seconde vague du virus, même si les efforts actuels de distanciation sociale sont couronnés de succès.
Ce virus va être avec nous pendant un certain temps
, a-t-elle dit. Même si nous parvenons à aplanir la vague, nous devons continuer à avancer pour que l’hiver prochain nous soyons suffisamment préparés à une éventuelle résurgence.
Prévenir les pénuries
À mesure que la pandémie se propage, les spécialistes craignent que les malades atteints de la COVID-19 soient confrontés à plusieurs pénuries liées au manque de place en soins intensifs, de ventilateurs et de personnel hospitalier en bonne santé.
C’est le cas de Thomas Piraino, inhalothérapeute de Toronto, qui a travaillé pendant l’épidémie de SRAS de 2003. En entrevue mardi à CBC, le médecin spécialisé dans les soins du système cardiorespiratoire a raconté que sa principale préoccupation était de savoir s’il y avait assez de lits dans les services de soins intensifs.
Nous allons devoir faire une bonne utilisation de l’espace
, a-t-il avancé, tout en précisant que les lits en soins intensifs sont souvent occupés en quasi-totalité, et ce, même en l’absence de pandémie mondiale.
Mercredi soir, le Canada comptabilisait 727 cas confirmés ou probables de COVID-19. Si le Canada atteint le niveau où des dizaines de milliers de personnes sont infectées en même temps, cela pourrait mettre le système à rude épreuve, a prévenu M. Piraino.
De son côté, Frank Fiorenza, inhalothérapeute à l’hôpital d’Ottawa, pense qu’un autre problème clé pourrait être l’accès aux ventilateurs et à l’équipement qui les accompagne. Ces appareils médicaux sont utilisés pour aider les personnes durement touchées par la COVID-19 à continuer à respirer.
Le docteur presse d’ailleurs le gouvernement fédéral de rapidement passer une commande spéciale pour les appareils respiratoires mécaniques, notamment en fonction des demandes des provinces. L’administratrice en chef de la santé publique rétorque que, bien qu’il n’y ait pas actuellement de pénurie de ventilateurs, les fonctionnaires fédéraux tentent d’éviter que ce scénario ne se produise.
Nous mettons tout en œuvre pour trouver d’autres fournitures, des fournisseurs, des achats en gros et tout autre moyen
, a déclaré Mme Tam.