L’entretien des navires de guerre de plus en plus ardu, selon un rapport
Écrit par Radio Centre-Ville sur 7 mars 2020
Une étude interne du ministère de la Défense a révélé que les installations d’entretien de la Marine royale canadienne ont plus de mal à réparer les navires de guerre du Canada en raison d’un manque de personnel, d’un manque de pièces de rechange et de l’âge de la flotte.
L’étude a également révélé que la marine manquait cruellement d’opérateurs de sonar et de détecteurs électroniques aéroportés pour ses frégates et que les difficultés persistantes à mettre les sous-marins du Canada à l’eau nuisaient à la capacité de la marine de former de nouveaux sous-mariniers.
Les résultats de l’étude ont été rédigés l’année dernière, mais n’ont été publiés par le ministère de la Défense que cette semaine. La Presse canadienne a récemment rapporté que la Marine et la Garde côtière canadienne avaient besoin de centaines de marins supplémentaires.
L’étude a révélé que la Marine était en mesure de mener presque toutes ses missions à l’étranger en dépit de certains problèmes, en partie en déplaçant des personnes et du matériel là où ils étaient le plus nécessaires.
L’exception est la flotte de sous-marins en difficulté, qui n’a pas pu être en service aussi souvent que le gouvernement le prévoyait, indique l’étude, en partie en raison de problèmes avec les soudures de coque et les batteries et les générateurs diesel.
Aucun des quatre navires n’a été en service depuis 2018, bien que la marine ait déclaré qu’elle s’attend à ce que certains des bateaux retournent à l’eau cette année.
Le gouvernement a annoncé son intention de prolonger la durée de vie des quatre sous-marins, que le Canada a achetés d’occasion à la Grande-Bretagne en 1998, pour un coût estimé à plus de 2 milliards $. Mais certains s’interrogent à savoir si le Canada ne devrait pas simplement acheter de nouveaux sous-marins.
Les officiels de la marine ont déclaré aux responsables de l’étude qu’ils travaillaient sur des plans pour résoudre les problèmes sous-jacents, notamment en investissant et en ajoutant du personnel dans les installations d’entretien de la flotte à Victoria et à Halifax.
Les résultats de l’étude soulignent néanmoins l’importance de recruter et de prévenir tout retard supplémentaire dans l’effort de longue haleine visant à remplacer les flottes de navires de guerre du Canada.
Les difficultés auxquelles font face les installations de maintenance figurent en bonne place dans les résultats de l’étude, qui indiquent que les défis sont de plus en plus grands pour soutenir les plateformes vieillissantes et les systèmes de plus en plus obsolètes des frégates de classe Halifax et des sous-marins de classe Victoria.
Les problèmes s’étendent même à certains systèmes récemment installés à bord des frégates des années 1980 dans le cadre d’une mise à niveau majeure qui vise à les maintenir en fonction jusqu’à l’arrivée de nouveaux navires de guerre, ce qui devrait se produire à la fin des années 2020 et au début de la prochaine décennie.
Entre-temps, l’obsolescence de certaines pièces et de certains systèmes, y compris certains systèmes récemment installés (modernisation de classe Halifax), et l’âge croissant des plateformes elles-mêmes, restent des problèmes importants
, a révélé l’étude.
Manque de personnel
Il a également été constaté que les installations de maintenance avaient perdu environ 10 % de leur personnel au cours des dernières années, cependant que la demande de réparations augmentait régulièrement. L’étude n’a pas expliqué pourquoi des membres du personnel quittaient les rangs.
La disponibilité des pièces de rechange posait aussi problème, encore une fois en raison de l’âge des navires. Dans certains cas, des pièces devaient être prises d’un navire ou d’un sous-marin au rancart pendant des périodes de maintenance prolongées et installées sur un autre nécessitant moins de travail pour permettre une remise en service plus rapide.
Quant à la pénurie d’opérateurs de sonar et de détecteurs électroniques aéroportés pour les frégates canadiennes, l’étude a attribué le problème aux difficultés de recrutement — un problème qui a été mis en évidence par le commandant de la Marine, le vice-amiral Art McDonald dans une entrevue avec La Presse canadienne le mois dernier.
M. McDonald a déclaré à l’époque que l’une de ses priorités depuis qu’il avait pris le commandement des forces navales l’année dernière consistait à faire en sorte que plus de jeunes hommes et femmes embarquent dans les rangs de la Marine, qui est en pénurie d’environ 850 membres.
Bien que M. McDonald ait déclaré qu’il était possible de gérer cet écart dans le moment, la préoccupation est de savoir ce qui se passerait si la Marine devait intensifier considérablement ses opérations — ce qui ne peut être exclu compte tenu de l’état actuel du monde.