Budget albertain : les compressions continuent
Écrit par Radio Centre-Ville sur 28 février 2020
L’Alberta continuera à diminuer ses dépenses, mais un peu plus lentement que prévu. La baisse se fera notamment en réduisant la taille de la fonction publique, et le gouvernement mise sur une forte augmentation des revenus dans les prochaines années pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2022-2023.
L’Alberta réduit ses dépenses un peu moins rapidement que prévu. Elle compte maintenant sur une baisse de 2,1 % entre 2018 et 2022, plutôt que les 2,8 % annoncés en octobre. La population devrait augmenter de 2 % au cours de la même période.
Les compressions les plus importantes auront lieu au cours de l’année qui vient.
La cure minceur du secteur public continue
Comme prévu, quelque 700 postes à temps plein ont été supprimés dans la fonction publique au cours de l’année 2019-2020, dont des postes d’enseignantes et d’infirmiers.
Le gouvernement prévoit en supprimer le double au cours de la prochaine année fiscale. Les ministères de l’Éducation supérieure et de l’Agriculture sont les premiers visés.
Le gouvernement veut toujours réduire le nombre total de fonctionnaires de 7,7 % avant 2022-2023. Cela signifie qu’il restera encore près de 14 000 postes à supprimer dans les deux dernières années de ce cycle.
Alors que des employés de plusieurs secteurs de la fonction publique, notamment les médecins et les infirmières, sont en pleines négociations salariales, le gouvernement ne prévoit toujours aucun budget supplémentaire pour de potentielles augmentations.
Santé et éducation : faire plus avec le même budget
Le budget de la santé augmentera légèrement, comme cela a été annoncé en octobre.
Le gouvernement cherchera néanmoins à réduire les coûts opérationnels de Services de santé Alberta, entre autres en réduisant le dédoublement de services et en ayant davantage recours à des sous-traitants.
De plus en plus d’opérations chirurgicales seront maintenant effectuées par des médecins du secteur privé, même si elles seront toujours payées par le gouvernement. C’est le cas d’environ 15 % de toutes les opérations en Alberta en ce moment. Le gouvernement espère doubler ce pourcentage d’ici 2023.
Non seulement cette stratégie coûte moins cher, mais elle devrait permettre de réduire les listes d’attente. Elle ne s’appliquera cependant qu’aux procédures chirurgicales simples, telles que l’opération des cataractes.
Le budget de l’éducation demeure fixe, malgré la croissance rapide du nombre d’élèves.
Le gouvernement affirme cependant que la simplification de la formule de financement donnera plus de flexibilité aux conseils scolaires. Il leur demande de trouver le moyen d’utiliser une plus grande partie de leur budget pour les services aux élèves.
Certains ministères verront leur budget diminuer de façon marquée, notamment celui de la Culture, du Multiculturalisme et du Statut de la femme, qui passera de 217 millions de dollars à 185 millions cette année.
Le budget du Secrétariat francophone sera amputé de 25 000 $.
Une remontée attendue après une année difficile
La croissance du Produit intérieur brut (PIB) est révisée à la baisse pour 2019. En octobre, le gouvernement espérait qu’elle atteindrait 0,6 %. Il l’estime désormais à 0,3 %. Il a également revu ses prédictions pour les années suivantes légèrement à la baisse, mais en restant plus optimiste que la plupart des banques, dont Scotiabank, BMO et la Banque Nationale.
Le ministère des Finances s’attend à une croissance de 2,5 % en 2020 et de 2,8 % en 2023, alors que les banques l’estiment en moyenne à 1,9 % et à 2,5 %.
Je ne crois pas que nous soyons trop optimistes
, dit le ministre des Finances, Travis Toews.
Après une légère baisse de revenus en 2020, il a bon espoir que la situation se rectifiera à partir de 2021. Il compte toujours majoritairement sur un retour des investissements et une augmentation de la production pétrolière.
Grâce à cela, il prévoit que la dette grandira moins vite que prévu. Elle atteint maintenant 67,9 milliards de dollars et devrait plafonner à 88 milliards en 2022, plutôt qu’à 93 milliards.
Des taxes sur les produits de vapotage et Airbnb
Une taxe de 20 % sera imposée sur les appareils de vapotage tels que les cartouches et les liquides de tabac et de cannabis avant la fin de 2020. Le gouvernement croit que cela lui rapportera 4 millions de dollars en 2020-2021, et 8 millions, l’année suivante.
Les personnes qui offrent des chambres ou des propriétés à louer sur des plateformes en ligne devront désormais payer une taxe de 4 %, comme celle qui s’applique aujourd’hui à l’industrie hôtelière traditionnelle.
Il y aura cependant une exemption dans les cas où cette opération rapporte moins de 5000 $ par an au propriétaire ou si le prix de location est inférieur à 30 $ par jour.
Le gouvernement estime que cela produira quelque 3 millions de dollars en 2020-2021 et 4 millions l’année suivante.