L’ex-PDG de la Société des alcools de T.-N.-L. nie qu’il a été en conflit d’intérêts

Écrit par sur 15 février 2020

L’ancien président-directeur général de la Société des alcools de Terre-Neuve-et-Labrador (SATNL) soutient qu’il n’était pas en conflit d’intérêts quand il a supervisé des achats de vin de spécialité des entreprises représentées par son fils.

Steve Winter a souligné vendredi qu’en vertu de la loi actuelle, la relation entre lui et son fils ne représente pas un conflit d’intérêts, parce que Greg Winter n’est plus une personne à charge.

Jeudi, la vérificatrice générale de la province, Julia Mullaley, avait indiqué que M. Winter aurait peut-être manqué à son obligation fiduciaire dans sa gestion des achats de grands vins.

Je n’ai pas contrevenu à la loi, a affirmé Steve Winter à CBC vendredi. Peu importe si elle [Julia Mullaley] l’aime ou pas, c’est la loi qui a encadré mes actions.

Selon l’enquête de Mme Mullaley, dévoilée jeudi, Steve Winter a pendant des années choisi à lui seul les fournisseurs de grands vins de Bordeaux, sans bien documenter la planification des achats.

Entre 2010 et 2019, la SATNL a acheté pour 15,6 millions de dollars de Bordeaux primeurs, et le tiers de ces bordeaux étaient produits par des entreprises représentées par Greg Winter.

Mais Steve Winter assure que son fils n’a gagné qu’entre 25 000 $ et 30 000 $ consécutivement aux achats.

Les gens pensent qu’il a empoché des millions de dollars, explique-t-il. C’est carrément faux de dire que j’ai commencé ce programme [l’achat de Bordeaux primeurs] pour que quelqu’un d’autre puisse empocher de l’argent.

23 000 bouteilles entreposées

Le rapport de la vérificatrice générale note qu’aucune analyse de rentabilité n’a été effectuée avant l’établissement du programme de Bordeaux primeurs. Pendant des années, la SATNL achetait des quantités de grands vins qui dépassaient largement la demande.

En 2015, la SATNL entreposait un surplus de stocks de 10 millions de dollars. Aujourd’hui, 3,8 millions de dollars de vin (23 000 bouteilles) restent à vendre.

Steve Winter indique que si la SATNL voulait se débarrasser de ces stocks, elle pourrait les vendre aux enchères et récupérer les coûts. Il soutient que la SATNL est mal gérée et qu’elle a déformé les faits dans ses soumissions à la vérificatrice générale.

Ils n’ont pas les compétences et ils n’ont pas les contacts, et ils ont commencé à paniquer à cause de ce surplus de stocks, observe-t-il.

La meilleure chose pour eux est de me faire mal paraître.

Des allégations troublantes, dit le ministre des Finances

Tom Osborne, le ministre provincial des Finances, indique que les conclusions du rapport de la vérificatrice générale sont très troublantes, parce qu’elles entourent un organisme responsable de millions de dollars en revenus gouvernementaux.

M. Osborne rappelle qu’une révision des règles sur les conflits d’intérêts et la fonction publique est en cours et devrait être terminée très prochainement pour combler certaines lacunes.

Il rappelle que les règles de la SATNL spécifient déjà que les relations commerciales entre un enfant adulte et un parent constituent un conflit d’intérêts.

Le ministre des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador, Tom Osborne

Photo : CBC / Ted Dillon

Le rapport de la vérificatrice générale avait aussi révélé que la SATNL a enfreint la loi en vendant et en envoyant des vins à des clients dans d’autres provinces. Tom Osborne révèle que ces allégations ont été transmises à la Force constabulaire royale de Terre-Neuve. Il ajoute que ces infractions pourraient avoir des répercussions financières pour la province.

M. Osborne indique qu’il consulte le personnel du ministère de la Justice pour déterminer si les allégations de conflits d’intérêts concernant Greg et Steve Winter devraient faire l’objet d’une enquête policière.

Avec les informations de CBC


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