Échec des négociations sur l’accès au chantier du gazoduc Coastal GasLink

Écrit par sur 5 février 2020

Les chefs héréditaires Wet’suwet’en et le ministre des Affaires autochtones de la Colombie-Britannique, Scott Fraser, ne sont pas parvenus à un accord à l’issue de sept jours de négociations concernant l’évacuation des camps qui bloquent l’accès au chantier du gazoduc Coastal GasLink, dans les environs de Houston et de Smithers, dans le nord de la Colombie-Britannique.

Tant que se tenaient les négociations, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) s’était engagée à ne pas appliquer une injonction du 31 décembre l’autorisant à démanteler les camps.

Désormais, la GRC peut à tout moment détruire les barrages érigés sur le chemin forestier qui mène au chantier.

Autant le ministre que les chefs autochtones ont déclaré dans des communiqués séparés, mardi, que leur priorité restait la sécurité des personnes. Ils affirment qu’ils restent engagés à maintenir le dialogue dans le respect mutuel.

Pour sa part, l’entreprise Coastal GasLink insiste sur le fait qu’elle doit rapidement reprendre les travaux pour honorer ses engagements envers ses partenaires et ses 1000 travailleurs.

Dans les prochains jours, Coastal GasLink reprendra les travaux dans la région de la rivière Morice, indique-t-elle dans un communiqué. Nous espérons qu’ils reprendront de manière paisible et dans le respect de la loi.

Le conflit entre les chefs héréditaires des Wet’suwet’en et la compagnie qui bâtit le pipeline Coastal GasLink, divise les habitants de la région.

Coastal Gaslink prévoit la création de 2500 emplois pendant les 4 années de la construction du gazoduc entre Dawson Creek et Kitimat.

Mais pour certains, les bénéfices économiques de l’arrivée du pipeline dans la région ne justifient pas ses impacts sur l’environnement et son intrusion sur le territoire ancestral des Wet’suwet’en.

C’est difficile, avec ce qui se passe avec les changements climatiques. C’est de plus en plus compliqué de trouver un moyen de concilier le développement économique et la protection de l’environnement, résume une résidente de Smithers, Marise Vantroyen.

Des opposants au pipeline Coastal Gaslink ont établi un troisième campement à environ 500 mètres d’un point de contrôle de la Gendarmerie royale du Canada, ce qui permet aux militants d’accéder au territoire sans être interrogés ou refoulés par les policiers.

Photo : La Presse canadienne / Jason Franson

Pour le consultant en foresterie Pierre Lecourt, le projet aurait dû être construit il y a longtemps, mais les normes environnementales et le processus d’application pour les permis nécessaires créent des délais. Le projet, après tout, est dans l’intérêt de tous les Canadiens, selon lui. Ce n’est pas seulement pour les Britanno-Colombiens, déjà la construction va amener beaucoup de gens, explique-t-il.

Des appuis aux Wet’suwet’en

Coastal GasLink a signé des accords avec 20 conseils élus des Premières Nations le long du tracé, mais des chefs héréditaires Wet’suwet’en affirment que le projet ne peut se réaliser sans leur consentement.

Des manifestations en soutien aux chefs héréditaires Wet’Suwet’en qui s’opposent au pipeline de Coastal Gaslink ont eu lieu partout au pays au cours des dernières semaines, comme ici à Vancouver.

Photo : Radio-Canada / Benoît Ferradini

Alors que ces derniers tiennent des pourparlers avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, dans le but de trouver une résolution au conflit qui perdure, ils peuvent compter sur le soutien de plusieurs résidents.

Je crois que les chefs héréditaires savent qu’il s’agit de leur territoire, ils y sont depuis longtemps et je crois que ça leur appartient, affirme Julie-Anne Harrison, membre de la Première Nation de Tshimshian.

Je ne crois pas que le pipeline devrait s’y rendre, conclut-elle.

Les discussions avec Victoria doivent se terminer mercredi, selon l’échéancier annoncé.

Avec les informations de Timothé Matte Bergeron, envoyé spécial à Smithers


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