En partenariat avec l’Université
Félix Houphouët-Boigny, le Ministère de l’Education nationale de Côte d’Ivoire,
l’Institut de la Francophonie pour l’Education et la formation (IFEF) a tenu,
du 23 au 24 octobre 2019, à Abidjan un colloque international autour du thème : «Les transferts de compétences en
scolarisation bi-plurilingue.» Un
colloque qui trouve son intérêt dans le fait que la notion de transfert
interlangue a donné lieu à plusieurs postulats théoriques et à des controverses
dans le monde des spécialistes des langues.
Ce sont plusieurs enseignants-chercheurs
en sciences du langage, sciences de l’éducation ou psychologie, avec des
membres du personnel d’encadrement des Ministères de l’Education, en
particulier ceux en charge de la formation des enseignants, concernés par la
problématique du transfert de compétences interlangues et/ou par ses
implications pédagogiques, de différents pays, qui se sont donné rendez-vous à
ce colloque. C’était les 23 et 24 octobre 2019 à l’Université Félix
Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody ; cadre qui a abrité l’événement.
Ce colloque est, bien sûr, en lien
avec les actions du programme École et langues nationales de l’Institut de la
Francophonie pour l’Éducation et la Formation (IFEF). Programme d’enseignement
bilingue auquel l’ILA est associé. Dans ledit programme, par exemple,
l’apprentissage de l’écrit du français s’appuie sur celui de la langue première
de l’élève. Pour le rappeler, lors de ce colloque,
la question du transfert avec ses implications pédagogiques a été abordée tant
dans ses dimensions théoriques que dans ses dimensions applicatives dans les
contextes institutionnels.
De tous les thèmes de réflexion on peut citer
entre autre :
-L’état
de la recherche sur les fondements et les
types de transferts, et sur leur inscription dans une perspective
pédagogique ;
-Les contenus
d’enseignement dans chacune des deux langues, dans un cadre curriculaire
bi-plurilingue ;
-Les compétences
nécessaires chez les enseignants en L1 et en français pour réduire le
déséquilibre didactique entre les langues africaines et le français ;
-La formation au
transfert à apporter aux enseignants, à leurs formateurs et à leurs
encadreurs pédagogiques…
Ces thèmes, durant les deux jours, ont permis aux différents experts
présents de proposer des réponses scientifiques aux questions suivantes :
–Quelle évaluation des outils pédagogiques disponibles, en ce qui
concerne le transfert ?
-Comment pourraient-ils
être actualisés, améliorés et contextualisés dans les pays, dans la perspective
d’une mise à l’échelle de l’expérimentation d’un enseignement bi-plurilingue ?
-Comment évaluer les acquis
des élèves dans une perspective bilingue, en exploitant le transfert des
compétences de L1 au français et réciproquement ?
-Qu’en est-il du
transfert d’apprentissage dans les disciplines dites non linguistiques ?
–Quelles sont
les connaissances et compétences linguistiques mobilisées en L1 et en français
lors des apprentissages des savoirs dans le domaine des mathématiques, des
sciences, de l’histoire, etc. ?
Au regard
de la qualité des participants, ce colloque à l’initiative de
l’Institut de la Francophonie pour l’Education et la Formation (IFEF) pourra
donner un nouveau souffle à la
valorisation du patrimoine linguistique telle que définie dans la politique
linguistique de l’OIF.
Les débats
menés,
du
23 au 24 octobre 2019, sans se
voiler la face, ont été très enrichissants pour le monde scientifique. On peut
donc dire que les objectifs de ce colloque sur les transferts
de compétences en scolarisation bi-plurilingue ont
été largement atteints.
Saint Bénifils